Chapître V - La Libération de Melkor

Melkor était tenu enchainé. Ce fut l'apogée du Royaume Bienheureux, des siècles de béatitude et de gloire que le souvenir trouve encore trop bref.
Enfin, le Grand Midi de Valinor approchait de sa fin.
Car il arriva que Melkor, selon la sentence des Valars, en vint au terme de sa captivité, trois siècles de solitude sous la garde de Mandoss. Et on le ramena, comme il lui avait été promis, devant les trônes des Valars.
A les voir si radieux, son cœur fut plein d'envie et à voir les enfants d'Ilùvatar assis aux pieds des Puissants, c'est la haine qui le saisit. Il sut dissimuler ses pensées et remettre sa vengeance à plus tard.
Melkor, se prosterna devant Manwë et implora son pardon. Il fit vœu de rester la plus humble des créatures si on lui accordait d'aider les Valars à leurs travaux et, avant tout, à guérir les nombreuses blessures qu'il avait porté à l'Univers.
A cette époque les pensées comme les actions de Melkor semblèrent loyales et tous profitèrent de ses conseils et de son aide. On ne tarda donc pas à lui donner toute latitude pour parcourir les constellations, et Manwë put croire que Melkor etait guéri de son démon.
Et il savait aussi que Melkor, au début, était son égal dans l'esprit d'Ilùvatar.
Melkor, au fond de son cœur, haïssait par dessus tout, les Elfes, parce qu'il voyait en eux la raison de l'ascension des Valars et de sa propre chute.
Il affectait d'autant plus de les aimer et il recherchait leur amitié, mettant au service de leurs entreprises son savoir et sa force. Certains écoutèrent des paroles qu'il eût mieux valu pour eux n'avoir jamais entendues.
En effet, Melkor affirma plus tard avoir enseigné à Fëanor nombre de secrets et même lui, avoir inspiré son entreprise la plus grandiose.
Mais c'était un mensonge, car personne n'avait tant de haine pour Melkor que Féanor qui fut le premier à le surnommer Morgoth. le Noir Ennemi.